mardi 7 août 2007

Plancher et Plafond

Cette semaine, j’aimerais vous entretenir de planchers et de plafonds. Ceux qui connaissent mes piètres capacités de bricoleur comprennent bien que je ne parle pas au sens propre, mais au figuré. En milieu de travail par exemple, ne parle-t-on de plancher d’emploi? De plafond salarial? En fait, le plancher fait référence au minimum requis alors que le plafond est une allusion au maximum possible. Mais au niveau de notre vie chrétienne, sommes-nous un chrétien avec une attitude plancher ou une attitude plafond? Je m’explique….

L’Apôtre Paul voulant expliquer que le christianisme n’est pas une religion légaliste avec des règles rigides dira : « Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie » (Éphésiens 2.8-9). Le chrétien ne fait pas les choses pour être sauvé, mais parce qu’il est sauvé. De ce fait découle premièrement une grande assurance puisque notre salut ne dépend pas de nos œuvres, mais de notre simple foi en Jésus-Christ qui a tout accompli et deuxièmement une immense liberté puisque les œuvres ne sont plus la source de notre salut, mais la conséquence de notre salut. Le chrétien a donc une marge de manœuvre dans l’exercice de la vie chrétienne. En effet, il n’est écrit nul part par exemple dans le Nouveau Testament, le nombre de minutes que nous devons prier par jour, la somme d’argent que nous devons donner par semaine, le nombre de personnes à qui nous devons témoigner par années etc. Bien que Jésus soit venu nous donner l’Évangile clairement noir sur blanc, il a promis un aide pour les zones grises inhérentes à la liberté chrétienne: « Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité » (Jean 16.13).

Cette fameuse zone grise dans la vie pratique comporte un plancher et un plafond. C’est-à-dire que le Nouveau Testament nous enseigne le minimum requis tout en nous laissant entrevoir l’idéal à atteindre. Je reviens donc à ma question en introduction : Sommes-nous un chrétien avec une attitude plancher ou une attitude plafond? Par nature, nous avons tendance à se satisfaire du minimum. Lorsque je demande à mes enfants de ranger les jeux qui traînent « par terre », généralement le résultat est le même; Ils remettent les jeux dans leurs boîtes, mais laissent les boîtes « par terre ». Ils font strictement ce que je leur ai dit sans se préoccuper de ce que je voulais vraiment dire. Malheureusement, les croyants ont aussi souvent tendance à faire le minimum demandé sans trop s’attarder sur l’idéal de Dieu pour leur vie. Par exemple, Ils vont essayer de prier une heure par jour… essayer de donner leur dîme…. essayer de témoigner une fois de temps en temps. Nous nous fixons des objectifs que nous croyons ambitieux (plafond) sans comprendre que cela devraient plutôt être la base (plancher) de notre marche avec Dieu. Car a trop essayer d’atteindre un objectif minimal, nous finissions dans la cave. C'est ce que Jésus a enseigné dans un autre contexte: « …Si quelqu'un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Si quelqu'un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui…. » (Matthieu 5.40-41).

Sommes-nous prêt à hausser la barre de notre vie chrétienne? Je pourrais citer des dizaines d’applications pratiques mais limitons-nous à reprendre les trois exemples cités auparavant : la prière, la dîme et le témoignage. Les plus disciplinés d’entre nous utilisent un plan de lecture qui leur permet de lire la bible en entier en un an. Cet objectif fort louable s’avère un plafond pour bon nombre de croyants qui finalement ne réussissent qu’à lire une portion de leur bible annuellement avec le résultat que plusieurs années sont souvent nécessaires pour lire (ou relire) la bible au complet. Mais savez-vous qu’avec moins de 60 minutes de lecture quotidienne, vous pouvez lire la bible en trois mois. Imaginez lire l’ensemble des Saintes Écritures deux, trois, ou quatre fois par années! Voici un site (en anglais) avec quelques programmes de lectures bibliques. Le plancher biblique en matière matérielle se trouve dans l’Ancien Testament où Dieu parle de « Dîme et d’offrande » (Malachie 3.8). Le plafond est expérimenté dans le Nouveau Testament où « Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun » (Actes 2.44-45). En fait si on veut être rigoureux, on pourrait même déclarer que l’observation du principe de la dîme uniquement ne répond pas au minimum scripturaire puisqu’il est question de « dîme et d’offrande ». Ce que la Parole nous enseigne, c'est que nous avons la liberté d’exercer notre générosité entre ces deux extrêmes. Et que dire de cet homme ordinaire, dont je me souviens avoir lu l’histoire, qui avait pour objectif de témoigner à 10 personnes par jour et qui avait littéralement amener des milliers de personnes, une à la fois, au salut en Jésus-Christ? Il y a eu une époque où les croyants regardaient même l’Église primitive des Actes des Apôtres non pas comme un plafond à atteindre, mais comme un plancher à surpasser. Voici ce qu’écrivait Charles Finney à ce sujet : « N’est-ce pas un fait évident que nous avons de grands avantages que ne possédaient pas les églises primitives? Le bénéfice de leur expérience, la collection complète des Écritures, l’état du monde, le millénium qui approche, tout nous donne l’avantage sur les premiers croyants. Pourquoi supposer que l’Église doive toujours en rester au même point en fait d’expériences religieuses, et ne jamais aller de l’avant en rien? Où voyez-vous cela dans l’Écriture? Pourquoi l’Église ne devrait-elle pas grandir toujours, devenant toujours meilleure? On semble admettre généralement que les églises doivent toujours regarder en arrière, prenant les premiers saints comme leurs modèles; je pense que notre devoir est de faire l’inverse et que nous devons sans cesse nous proposer un but plus élevé que la stature à laquelle parvinrent les premiers chrétiens. Je crois qu’avant que le millénium puisse arriver, l’Église doit dépasser de beaucoup le christianisme des premiers chrétiens». Ouf!
Réévaluons notre attitude par rapport à notre vie chrétienne! Que Dieu nous donne la grâce de ne pas le limiter et de ne pas.. nous limiter. Car comme disent les anglais: "Sky is the limit!". Adieu!

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