mardi 29 mai 2007

Pasteur à temps plein, disciple à temps partiel

En fait, ce titre est inspiré d’un article qui m’a beaucoup touché et qui a nourri une profonde réflexion déjà longuement amorcée. Intitulé "Full-Time Pastor but only Part-Time Follower of Jesus”. Cette article est un extraite du livre “Confessions of a Pastor” écrit par Craig Groeschel pasteur d’une église rejoignant plus de 20 000 personnes.

Beaucoup de pasteurs ne l’avoueront pas, mais il y a chez plusieurs d’entre nous un certain malaise par rapport au ministère actuel. Généralement lorsqu’un pasteur s’informe du ministère d’un autre pasteur, deux questions sont généralement posées. Premièrement, « Où es-tu pasteur ? » Deuxièmement, « Es-tu pasteur à temps plein? » Un salaire à temps plein est la suprême reconnaissance du serviteur qui a réussi! Bref, Il y a deux classes dans le pastorat présentement : ceux à temps plein et les autres! Mais la question qui tue est la suivante : « Est-ce qu’un pasteur à temps plein est nécessairement un disciple de Jésus-Christ à temps plein? » La réponse est non! J’irais même jusqu’à déclarer quelque chose de scandaleux : le pastorat est pour plusieurs un obstacle à la vie de disciple! Laissez-moi vous expliquer! Beaucoup de jeunes étudiants de collèges bibliques rêvent d’avoir un poste avec un salaire, un bureau et une secrétaire afin de pouvoir exercer leur leadership au sein de comités ministériels en charge de la gestion organisationnelle de l’église. Le pastorat est devenu une classe professionnelle du spirituel. Les ouvriers ne sont pas les seules à blâmer, car c’est ce que veulent les églises. Pour accomplir sa description de tâche - qui est en fait les attentes souvent inconscientes de sa congrégation - un pasteur doit obligatoirement embarquer dans le système sinon il sera rapidement submergé et dépassé par la situation. Le constat est le suivant : nous sommes trop occupé à faire l’œuvre de Dieu pour se préoccuper du Dieu de l’œuvre.

Nous voulons les résultats des apôtres, mais nous n’employons pas leurs moyens. C’est ce que nous lisons au chapitre 6 des Actes des apôtres : « 1En ce temps-là, le nombre des disciples augmentant, les Hellénistes murmurèrent contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque jour. 2Les douze convoquèrent la multitude des disciples, et dirent: Il n'est pas convenable que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. 3C'est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l'on rende un bon témoignage, qui soient pleins d'Esprit Saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi. 4Et nous, nous continuerons à nous appliquer à la prière et au ministère de la parole. 5Cette proposition plut à toute l'assemblée... » Déjà à l’époque de l’Église primitive un système pastoral tentait de s’imposer. Les apôtres ont refusé ce système et déclaré que leur priorité était et devait rester la Prière et la Parole. Je ne doute pas que la Prière et la Parole soient importantes pour tous les pasteurs, mais est-ce prioritaire? Les églises veulent des apôtres, mais sont-elles prêtes à payer le prix? Je pourrais citer des dizaines d’exemples, mais prenons seulement celui de Jonathan Edward. Tous les chrétiens aimeraient que leur pasteur soit comme ce grand homme de réveil qui prêchait avec une telle conviction spirituelle, que lorsqu’il parlait de l’enfer, les auditeurs s’accrochaient littéralement aux colonnes de l’église de peur d’y tomber! Mais savez-vous que le pasteur Edward passait 13 heures dans la Prière et la Parole chaque jour? Cela ne laisse pas beaucoup de temps pour l’organisation du concert bénéfice de fin d’année !

J’en arrive donc au cœur de mon développement. S’il est difficile pour les pasteurs d’être de véritables disciples de Jésus, quant est-il des chrétiens de nos assemblées. Sommes-nous condamnés à être victimes de nos rythmes de vie effrénés au sein d’une société où le péché abonde comme jamais? Les priorités du disciple de Jésus-Christ se résument au « 3 P » : Prière, Parole et Personnes. Satan fera en sorte que vous n’ayez jamais le temps pour ces choses, c’est pourquoi il ne faut pas attendre d’AVOIR le temps, mais il faut PRENDRE le temps. Prenez le temps de passer du temps avec Dieu dans le lieu secret pour qu’il se révèle à vous. Prenez le temps de lire, étudier, méditer et mémoriser les Saintes Écritures pour être armé face aux circonstances de la vie. Prenez les temps de vous investir dans d’autres personnes selon vos dons et votre appel : les non croyants, les célibataires, les couples, les nouveaux croyants, les prisonniers, les malades, les personnes âgées, les enfants etc. Pourquoi pas avec le Club de l’Arche qui fera de l’évangélisation auprès des enfants et des adolescents dans un parc de Montréal-Nord les samedis après-midi cet été? Si nous n’avons même plus le temps pour Dieu, l’Église et les perdus, nous aurons le temps pour quoi? En fait, prenons simplement le temps d’être des disciples de Jésus-Christ. Adieu!

3 commentaires:

Benoit Marois a dit...

Pasteur,

Tu as une fois de plus les mots pour nous faire réfléchir. Je te remercie pour ce sujet de discussion, dernierement le Seigneur m'a montré ou serait mon appel (que je croyais être dans l'église). Il m'a montré que d'autres personnes avait besoins de moi. Ça ne veut pas dire que je laisse tomber mes impliquations a l'église. Dieu mérite que nous le servions dans toutes choses que nous faisons.

Merci du fond du coeur pour moment de réflexion.

Sois béni


Benoit

Ricardo Lamour a dit...

solide!

Anonyme a dit...

C'est toujours tellement vrai! Ce que je veux dire, c'est que c'est bien beau de prendre le temps de faire mon ministère, mais si je ne prends pas du temps personnel avec Celui pour qui je le fais, c'est risqué. Car c'est dans ces moments que Satan me met dans la tête que le ministère prend trop de mon précieux temps, qui devrait être plutôt mis dans mon travail rémunéré, dans mon couple, dans mes activités sociales personnelles, des voyages... donc que ce serait mieux de tout lâcher, car je ne suis même pas capable de prendre le temps de prier de toutes façons...
J'ai passé proche de tout lâcher quelques fois, mais Dieu m'a encouragé à ne pas le faire et à m'appuyer sur Lui.

J'ai toujours eu beaucoup de difficulté à prendre le temps de prier et méditer la Bible, mais je vais changer cela dans ma vie de tous les jours. Pour moi, servir Dieu doit l'être à 100% et non seulement dans la partie dont je suis le plus confortable.

Question : Pourquoi est-ce si difficile parfois de prier?? Des fois ça va tout seul, mais d'autres fois, il faut que je me force à me concentrer et je ne réussis pas toujours. Est-ce comme ça pour tous ou bien si j'avais une relations «régulière» ça ne m'arriverait plus??

Merci!!